mercredi 21 janvier 2009

L'obamania et ses vertus cachées




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Ceux qui se précipitaient pour railler la bigoterie de George W. Bush ne disent rien, ce mercredi matin dans les journaux, des constantes références à Dieu dans le discours d'investiture de Barack H. Obama. Le nouveau président a tout d'abord prié, en communion avec la foule, avec le pasteur évangélique Richard Warren. (malaise : ce pasteur intégriste compare le mariage gay à un inceste et l'avortement à un "holocauste".) Il a ensuite prêté serment sur la Bible de Lincoln. Dans son discours, il a cité la Bible ("Pour rester un pays jeune, comme le dit la Bible, le temps est venu de mettre de côté les enfantillages"), a promis "d'être à la hauteur de la promesse de Dieu", s'en est remis à sa "grâce" avant de conclure: "Que Dieu nous bénisse. Et que Dieu bénisse les Etats-Unis d'Amérique". Ce qui était insupportable à entendre hier, singulièrement pour la gauche française, ne fait visiblement plus problème. Passons.

Les belles âmes, qui voient dans la nation un gros mot et ne jurent que par un cosmopolitisme impensé, prendront-elles exemple sur l'extraordinaire ferveur patriotique qui s'est donnée à voir mardi? Obama n'a pas craint de réaffirmer "la grandeur de la nation", d'en appeler à son histoire, à son style de vie et à l'héritage des "pères fondateurs". Or, la célébration du "peuple américain" vient rappeler les réticences du politiquement correct à louanger pareillement le "peuple français". Comme le remarque mon confrère Guy Konopnicki dans un bon livre qui vient de sortir (La banalité du bien, Editions Hugo et Cie): "Les élites, surtout quand elles sont de gauche, cultivent le mépris du peuple. Elles peuvent soutenir tous les peuples, excepté le peuple français. Elles ne le connaissent plus et elles ont renié son mythe unificateur". L'obamania ira-telle jusqu'à faire redécouvrir la France? Ce serait là son autre vertu.

http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2009/01/lobamania-et-ses-vertus-cachee.html

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En effet, quand les américains disent "Les américains d'abord", personne n'est choqué mais si un politicien français ose un: "Les français d'abord", il se fera immédiatement traiter de fasciste.

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Lois raciales

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Même la société postraciale et métissée, que veut symboliser le 44e président, ne correspond pas aux réalités: un rapport révèle, ces jours-ci, le constant recul, depuis 1991, de l'intégration dans les écoles des États-Unis, où les Noirs et les Hispaniques ont de plus en plus tendance à se retrouver entre eux, confirmant l'échec de la diversité déjà décrit par le sociologue Robert Putnam.

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Autre chose encore, à propos de cette obamania assommante : tandis que le nouveau président cherche à "déracialiser" la politique américaine, c'est le but inverse qui est défendu par ses soutiens en France. Ceux-là réclament le recours aux critères ethnoculturels comme élément de promotion, comme si la couleur de la peau et la religion avaient à voir avec la compétence et le mérite. Yazid Sabeg, le commissaire à la diversité, en est à suggérer, sérieusement, le recours à la photographie pour mesurer des compositions ethniques, tandis que le Conseil des associations noires (Cran) demande au pouvoir "d'accélérer la mise en place du plan pour la diversité". L'obamania, qui veut introduire des lois raciales en France, entame une régression dont l'État ferait bien de s'inquiéter.

Certes, Sabeg a raison quand il met en garde, mercredi, contre la société en train de se "fractionner". Mais le communautarisme s'aggravera s'il est encouragé dans son repli par une politique flattant les différences. Ne serait-il pas temps de revenir à ce qui constitue le socle du "peuple français", qui fait pâle figure à côté du "peuple américain" soudé derrière son drapeau ? "J'en ai par-dessus la tête d'aller soutenir de justes causes nationales partout dans le monde et d'assister, impuissant, à la disparition de tout ce qui unifiait le peuple français, le nôtre", s'insurge Guy Konopnicki (La Banalité du bien, Hugo et Cie). Ce n'est pas son métissage qui rend Obama exemplaire, mais son choix d'adhérer totalement à l'identité américaine.

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